Entre « Nounoune » et Pygmalion : l’ambivalence du 𝑐𝑎𝑟𝑒 dans 𝐶ℎ𝑒́𝑟𝑖 de Colette

Gabrielle Flipot Meunier

 

Dans L’Étoile Vesper, Colette écrivait à propos de Chéri : « Pour la première fois de ma vie je me sentais intimement sûre d’avoir écrit un roman dont je n’aurais pas à rougir ni à douter, un roman qui naissant massait autour de lui partisans et adversaires1 ». Si le roman a connu un grand succès et figure aujourd’hui encore parmi les plus célèbres de l’autrice, celle-ci raconte pourtant qu’« il n’a pas reçu que des louanges, le “nourrisson méchant” qu’[elle] couchai[t] sur le sein de Léa2 ». Compte tenu de l’ambivalence des personnages, de leurs sentiments et des rôles qu’ils occupent, rien de particulièrement étonnant à ce qu’ait pu trouver des partisans comme des adversaires ce récit d’une liaison amoureuse entre un jeune homme et une femme beaucoup plus âgée que lui. Fred Peloux, que l’on surnomme Chéri, est un jeune homme riche, capricieux et blasé ; fils de courtisane, il a pour maîtresse Léa de Lonval, une amie de sa mère également courtisane, dont la retraite approche. Or, après plusieurs années passées ensemble dans le secret, il est temps de marier Chéri à la jeune et douce Edmée, ce qui force la rupture du couple Chéri-Léa. Alors que chacun tente de faire croire à l’autre qu’il se remet sans heurts de cette séparation, Léa est vite catastrophée de se sentir vieillir en comprenant que Chéri était sans doute le dernier d’une longue série d’amants et que son charme risque d’être remplacé par les marques de l’âge. Quant à Chéri, il ne lui faut que quelques mois pour revenir vers celle qui agissait pour lui à la fois comme une compagne orgueilleuse et comme une mère de substitution toute dévouée à son bien-être. Or, c’est précisément cette sollicitude chez Léa qui rend leur relation si ambiguë, car la manière dont elle prend soin de son jeune amant affiche la nature implicitement incestueuse de leur relation et participe du brouillage des rôles de genre qui la caractérise.

Dormir dans les bras de « Nounoune »

Tout d’abord, il va presque de soi que les circonstances qui ont vu naître le couple Léa-Chéri lui donnent une dimension œdipienne dès ses tout débuts. En effet, Léa, étant une amie de longue date de la mère de Chéri, Charlotte Peloux, a connu son amant alors qu’il n’était qu’un enfant et qu’elle-même était déjà adulte. Elle « se souv[ient] de Chéri enfant, merveille aux longues boucles3 », de l’époque où « il ne s’appelait pas encore Chéri, mais seulement Fred » (C, 27) et où sa mère, occupée auprès de ses amants, confiait son fils à ses domestiques qui faisaient connaître au petit Fred « toutes les joies d’une enfance dévergondée » (C, 28). Pour le petit garçon insolent qui tire la langue, fait des indigestions de bonbons et s’enfuit du collège, Léa a donc été toute sa vie une « amie trop familière, sorte de marraine gâteau qu’il tutoyait » (C, 30) ; une sorte de deuxième mère qu’il rencontre chaque fois qu’il se rend « à la maison maternelle où l’habitude condui[t] aussi Léa » (C, 31). Or, une fois que Chéri est devenu adulte et que leur relation a évolué vers quelque chose de plus intime, ni lui ni sa maîtresse ne cherchent à mettre de côté la relation qui existait déjà entre eux : le couple ne remplace pas la relation « mère-fils », mais s’y ajoute plutôt, de telle sorte que les rapports entre Léa et Chéri sont « de mère à enfant autant que de maîtresse à amant4 ». En témoigne le surnom que donne Chéri à sa maîtresse, « ce nom de “Nounoune” qu’il lui avait donné quand il était petit et qu’aujourd’hui il lui jetait du fond de son plaisir, comme un appel au secours » (C, 48). Chéri ne montre en effet aucune volonté de se détacher de ce surnom qui, phonétiquement, rappelle les mots « Maman », « nounou » et « nourrice », mais qui surtout ne marque aucune rupture entre la relation pseudo maternelle et celle érotique.

Mais au-delà de l’écart d’âge et des rôles occupés par chacun avant que leurs rapports ne deviennent amoureux, c’est aussi en grande partie la manière dont Léa prend soin de Chéri qui donne à leur relation sa nature incestueuse puisqu’elle s’investit tout à fait dans le rôle maternel qui lui est tacitement attribué. Le tout premier chapitre est d’entrée de jeu très révélateur de la dynamique entre les personnages, présentant d’un côté Chéri comme un enfant capricieux et de l’autre, la femme mûre et expérimentée qu’est Léa. « Laisse ça, Chéri, tu as assez joué avec ce collier » (C, 7), dit-elle à son amant dans l’incipit en adoptant un ton très maternel, mi-tendre, mi-autoritaire, pour s’adresser à Chéri qui fanfaronne à travers la chambre en exigeant que Léa le laisse essayer son collier de perles. Avec « un regard de condescendance voluptueuse » (C, 11), elle regarde son jeune amant qui se comporte comme un enfant turbulent : il « cour[t] au lit, s’y je[te] en boule » (C, 10), puis, « boud[e] debout » (C, 10), puis « bondit, retomb[e] sur ses pieds après un correct entrechat-six » (C, 10). Léa, montrant qu’elle connaît mieux que son amant distrait l’emploi du temps de celui-ci, rappelle soudain à Chéri qu’il a rendez-vous avec sa mère pour le déjeuner. Il ordonne alors qu’on lui prépare son bain, et Léa maugrée en elle-même à la pensée de ce qui l’attend dans la salle de bain après le passage de Chéri : « C’est ça […]. Un lac dans la salle de bains, huit serviettes à la nage, et des raclures de rasoir dans la cuvette » (C, 10). Pourtant, la courtisane ne semble pas particulièrement ennuyée par « ce chaud désordre masculin » 5 (C, 11) ni par les enfantillages de Chéri qui se met même à « frapp[er] du pied » (C, 14) en se plaignant qu’on ne s’occupe pas assez de lui. « Eh bien ! va-t’en » (C, 14), lui répond-elle simplement avec désinvolture, occupée à se peigner, l’air de ne pas prendre moindrement au sérieux la petite crise de son amant. Un instant plus tard, elle est auprès de lui pour nouer sa cravate en lui reprochant gentiment de ne savoir toujours pas s’habiller seul ; comme une mère prépare un petit écolier, elle « lui bross[e] les oreilles, rectifi[e] la raie, fine et bleuâtre, qui divis[e] les cheveux noirs de Chéri, lui touch[e] les tempes d’un doigt mouillé de parfum » (C, 16). Ainsi, toute cette première scène montre l’homme comme « capricieux, gâté et insolent, et la femme, forte, ferme et pleine d’assurance6 » : Léa semble traiter Chéri comme un petit garçon dont elle tolère le désordre et les caprices, mais dont elle prend aussi soin de manière maternelle en lui rappelant ses rendez-vous, en l’habillant et le coiffant. Les gestes de tendresse qu’ils échangent pointent aussi en ce sens. Léa, pour le calmer, « pose une main sur la jeune tête » (C, 9) de Chéri qui répond à ses caresses en se couchant contre le creux de son épaule, « poussant du front, du nez, creusant sa place familière, fermant déjà les yeux et cherchant son somme protégé des longs matins » (C, 9). Attentive au réconfort que procure cette étreinte à Chéri, Léa a d’ailleurs l’habitude de « se couch[er] miséricordieusement de bonne heure » (C, 40) pour permettre à son amant de s’endormir sereinement contre elle ; en effet, la courtisane approchant la retraite semble tirer un plaisir sincère de ce care et de cette tendresse maternelle qu’elle exprime à Chéri. Aussi orgueilleuse qu’elle puisse être en essayant de se montrer détachée lorsqu’elle souffre de la rupture causée par le mariage de Chéri avec Edmée, il en faut peu à Léa pour lui ouvrir à nouveau ses bras et retrouver sa posture de care giver lorsqu’il se présente à nouveau chez elle après des mois d’éloignement : « Mon petit… mon méchant…Te voilà… Te voilà revenu… Qu’as-tu fait encore ? Tu es si méchant… ma beauté… » (C, 159), lui murmure-t-elle en le berçant, reprenant tout de suite ses intonations maternelles. Chéri aussi, même marié, glisse vite vers ses anciennes habitudes en reprenant son attitude enfantine : « J’ai soif […]. Nounoune, j’ai soif… » (C, 160), soupire-t-il, blotti contre son ex-maîtresse. « [F]rémissa[nte] du plaisir de servir », Léa se dépêche alors de tendre la main vers une carafe, puis, constatant que l’eau est tiède, d’ordonner que l’on apporte à Chéri de la citronnade qu’elle l’aidera à boire en soutenant contre elle « le torse de son “nourrisson méchant” » (C, 161). Or, comme le fait remarquer Kristeva dans le troisième tome de son ouvrage Le génie féminin, consacré à Colette, « Léa n’est pas dupe de la nature de la relation qu’elle entretient avec Chéri7 ». Lorsqu’elle songe à sa liaison avec le fils de son amie, « elle [dit] quelques fois : adoption, par penchant à la sincérité » (C, 12) ; à travers le style indirect libre de la narration, elle l’envisage même parfois comme le « “nourrisson méchant” qu’elle n’[a] pu enfanter » (C, 167). Si elle semble tout de même ressentir à ce sujet un certain malaise, qu’elle exprime par « l’impression, confuse et forte, que Chéri et elle ne parl[ent] pas la même langue » (C, 48), elle choisit néanmoins de reconduire cette dynamique incestueuse, de performer une posture maternelle en adressant à Chéri des gestes de care qui en sont les archétypes : le bercer, lui donner à boire et à manger, le laisser dormir contre son sein, l’habiller, le coiffer, le gronder gentiment parfois. Léa apparaît ainsi comme ambivalente dans sa manière d’assumer le rôle maternel de substitution qui lui est assignée ; elle est vraisemblablement consciente du tabou qu’ils transgressent, mais demeure tout de même épanouie dans son rôle pseudo maternel.

Initiation et pouvoir

On peut aussi lire chez Léa une volonté (certes ambiguë) de prendre soin de Chéri par la manière dont elle agit pour lui comme initiatrice. Lors de la scène de leur premier baiser, les intentions du jeune Chéri à peine majeur ne sont pas tout à fait claires : blasé et insolent pendant une soirée que les futurs amants passent tous deux chez Mme Peloux, il s’assoupit contre l’épaule de Léa qui le laisse faire « sans arrière-pensée, confiante dans l’habitude qu’elle [a] de cet enfant » (C, 34). À un moment où sa mère a quitté la serre dans laquelle ils se trouvent, Chéri, « comme en songe » (C, 34), entre deux phrases marmonnées, ordonne à Léa de l’embrasser. Elle s’étonne et ne dit rien, il prend les devants, puis se rassoit et l’observe d’un regard « plein de défi et d’interrogations » (C, 35). Léa demande à Chéri ce qui lui prend et il répond : « Rien […], je sais ce que je voulais savoir » (C, 35). Un peu vexée par cette remarque du jeune homme nonchalant qui semble plutôt animé par une volonté de tester les limites de Léa plutôt que de la séduire véritablement, elle adopte dès lors l’attitude condescendante de celle qui en a vu d’autres : « Tu sais quoi ? que ta bouche me plaît ? Mon pauvre petit, j’en ai embrassé de plus vilaines. Qu’est-ce que ça prouve ? Tu crois que je vais tomber à tes pieds et crier : prends-moi ! Mais tu n’as donc connu que des jeunes filles ? Penser que je vais perdre la tête pour un baiser !... » (C, 35) Elle fait donc valoir son expertise de courtisane pour se donner un ascendant sur le jeune homme inexpérimenté qu’elle voit en Chéri – cela bien qu’elle soit secrètement troublée par le baiser qu’ils viennent d’échanger. C’est alors qu’elle revient plus sérieusement sur une proposition faite en plaisantant un peu plus tôt, celle d’inviter Chéri à partir en vacances avec elle en Normandie : « Je t’offre […] une table… la mienne, c’est tout dire » (C, 36). Le séjour en Normandie semble ainsi pensé par Léa comme une sorte de voyage initiatique où elle se donne pour mission de faire, loin des yeux de tous, l’éducation physique, sociale et sexuelle de Chéri, voyage au-delà duquel elle n’entrevoyait initialement pas poursuivre sa liaison avec le fils de son amie.

Or, ce rôle d’initiatrice que se donne Léa est aussi très ambigu. Bien qu’elle se montre bienveillante à l’égard de son jeune amant, il n’en demeure pas moins que cette posture la place en position de pouvoir. Certes, elle « se sen[t] heureuse et maternelle, et baignée d’une tranquille vertu » (C, 42) lors de ces vacances où elle trouve « un plaisir irrévérencieux de nourrice » (C, 46) à prendre soin de Chéri, mais elle garde toujours à son égard ce fameux « regard de condescendance voluptueuse » (C, 11). Elle évacue Chéri de toute décision le concernant, attend qu’il soit couché pour pouvoir penser librement en se disant « À lui de dormir, à moi de penser » (C, 167), comme on envoie au lit un enfant pour pouvoir être tranquille par la suite. Déstabilisant les codes attendus dans le cadre d’une relation hétérosexuelle, Léa instaure une dynamique où « the male protagonist is completely marginalized in questions of “business” ; his attempts to intervene, to assume a kind of “male” authority, are rejected as an entirely unnecessary and vaguely ridiculous interference8 » 9. Ainsi, Léa « pren[d] à [sa] charge » (C, 172) Chéri, mais cette charge n’a rien d’asservissant, puisqu’elle y gagne bel et bien une certaine autorité sur son amant.

Un care de pygmalion

De plus, ce séjour que passent Léa et Chéri en Normandie ajoute à celle d’Œdipe la présence d’un autre grand mythe en filigrane, soit celui de Pygmalion qui sculpte dans la pierre la femme idéale dont il tombe éventuellement amoureux. En effet, les soins que Léa prodigue à Chéri durant ces quelques mois ont pour but avoué de le métamorphoser en l’homme – et en l’amant – qu’elle souhaite le voir devenir. Au-delà de sa volonté d’initier comme il se doit Chéri à la sexualité, Léa tente de manière très concrète de le façonner comme elle l’entend avant de « le rend[re] » (C, 40) à Mme Peloux. Lors d’un moment d’irritation suivant la rupture avec Chéri quelques chapitres plus tard, elle révèle d’ailleurs qu’il n’était pas le premier de ses amants à bénéficier de ces soins particuliers et qu’elle les considère tous comme lui étant redevables. Elle se pose en véritable démiurge en disant : « Et c’est à moi qu’elle doit beaucoup, cette chair fraîche ! Combien sont-ils à me devoir leur santé, leur beauté, des chagrins bien sains et des laits de poule pour leurs rhumes et l’habitude de faire l’amour sans négligence et sans monotonie ?... » (C, 136) Car elle intervient effectivement sur tous ces aspects. Lorsque Chéri et elle quittent secrètement la ville ensemble, elle le trouve pâle, taciturne, mou, trop maigre. En bonne mère nourricière, elle prend donc en charge le régime de son amant qu’elle « réveill[e] pour le gaver de fraises, de crème, de lait mousseux et de poulets de grain » (C, 40). Elle fait également venir Patron, un ami boxeur, pour donner des leçons à Chéri, leçons qu’elle observe avec une grande attention et une égale satisfaction : « Le petit se fait joliment. […] Les reins aussi sont… non, seront merveilleux… », songe-t-elle en le regardant s’entraîner, elle-même étendue au soleil, aux premières loges pour apprécier son œuvre. Or, si ce souci accordé à la santé et à la beauté de Chéri a bien sûr une dimension tout à fait maternelle et sans doute sincèrement bienveillante, il participe tout de même de la lutte de pouvoir qui se joue entre les deux amants tout au long du récit. De nombreux passages laissent transparaître chez Léa une sorte de « plaisir du dompteur10 », une volonté de maîtriser le mauvais caractère de Chéri « comme on calme une bête » (C, 9), ce qui met en lumière le caractère profondément ambivalent des soins qu’elle lui prodigue lors de cette retraite à la campagne. Comme le remarque Biolley-Godino,

[c]e désir de marquer, d’éduquer, de façonner ce qu’on considère comme une pâte vierge, traduit d’ordinaire le vieux rêve de domination de l’homme. Or le goût de l’adolescent qu’ont parfois les héroïnes de Colette correspond à leur désir de dominer, car, subalterne et charmant, il [Chéri] n’a pas encore le poids et la consistance de l’homme fait11.

Ainsi, non seulement Léa se donne le pouvoir de marquer Chéri et de le modeler à l’image de ses propres désirs, elle brouille par la même occasion la division des rôles genrés au sein de leur couple en portant sur son compagnon un regard double : à la fois le regard féminin d’une mère et le regard masculin d’un sujet désirant sur l’objet de son désir. Chéri, dont la beauté aux traits très féminins est souvent commentée – tant par Léa que par la narration – est véritablement pensé, décrit comme objet du désir, comme être destiné à être regardé et dont la beauté mérite donc de faire l’objet de tous ces soins. Les gestes de care de Léa lors des vacances en Normandie sont révélateurs d’une obsession du corps, mais bien du corps masculin dont la beauté apparaît comme tout aussi importante que la beauté féminine. Les descriptions attentives du soigné et de son corps contribuent ainsi au renversement des rôles genrés dans le roman et à donner à Léa ce pouvoir qu’elle gagne, un peu paradoxalement, en se dévouant tout entière au bien-être et à l’éducation de Chéri.

En somme, Chéri et son personnage éponyme mettent à mal « la légende de l’homme fort, moteur et soutien du couple12 » : malgré son mariage et son abandon (temporaire, si l’on considère qu’il reviendra vers elle dans La Fin de Chéri) de Léa à la fin du roman, Chéri apparaît comme un enfant qui n’a jamais tout à fait atteint l’âge adulte. « Avec toi Nounoune, il y a des chances pour que j’aie douze ans pendant un demi-siècle » (C, 173) avoue-t-il lui-même vers la fin du roman à Léa, dont il regrettera longtemps la tendresse qui donnait à cette dernière une emprise sur son jeune amant, pour qui elle incarne à la fois l’amante et la mère dont il ne pourra finalement jamais tout à fait se passer.


Références bibliographiques

Corpus primaire

Colette, Chéri, Paris, Librairie Générale Française, coll. « Livre de poche », 2004.

Corpus critique

Biolley-Godino, Marcelle, L’Homme-objet chez Colette, Paris, Klincksieck, 1972.

Colette, L’Étoile Vesper, Paris, Hachette, 1979 [1946].

Kristeva, Julia, Le génie féminin : Colette, vol. 3, Paris, Fayard, 1999.

Schlenoff, Zeina T., Le bonheur chez la femme colettienne, New York, Peter Lang, coll. « Currents in Romance languages and literatures », 1997p.

Stary, Sonja G., « Memory in Colette’s Chéri », Orbis Litterarum, vol. 39, no 2, 1984, p. 114 122.

Stemberger, Martina, « Selling Gender: An Alternative View of “Prostitution” in Three French Novels of the entre-deux-guerres », Neophilologus, vol. 92, no 4, 2008, p. 601 615.


  1. Colette, L’Étoile Vesper, Paris, Hachette, 1979 [1946], p. 109.↩︎

  2. Ibid.↩︎

  3. Colette, Chéri, Paris, Librairie Générale Française, coll. « Livre de poche », 2004, p. 27. Dorénavant, les références à cet ouvrage seront indiquées entre parenthèses dans le corps du texte par le sigle C, suivi du numéro de la page.↩︎

  4. Marcelle Biolley-Godino, L’Homme-objet chez Colette, Paris, Éditions Klincksieck, 1972, p. 98.↩︎

  5. Dans son article « Memory in Colette’s Chéri », Sonja Stary pose à ce sujet l’hypothèse suivante : « There is, nonetheless, an interesting ambiguity to be found in this attitude because, although Léa tells herself that her liaison with Chéri is only temporary and claims it will last only until his marriage, she does not really believe that any young girl will ever agree to marry him. Indeed, to prevent his marriage from ever occurring, it can be said that Léa cultivates Chéri’s devilishness and spoils him excessively » (Sonja G. Stary, « Memory in Colette’s Chéri », Orbis Litterarum, vol. 39, no 2, 1984, p. 116).↩︎

  6. Zeina T. Schlenoff, Le bonheur chez la femme colettienne, New York, Peter Lang, coll. « Currents in Romance languages and literatures », 1997, p. 70.↩︎

  7. Julia Kristeva, Le génie féminin, vol. 3, Paris, Fayard, 1999, p. 236.↩︎

  8. Martina Stemberger, « Selling Gender : An Alternative View of “Prostitution” in Three French Novels of the entre-deux-guerres », Neophilologus, vol. 92, no 4, 2008, p. 610.↩︎

  9. C’est d’ailleurs ce que fait souvent la narration dans les passages où Chéri tente de se donner une autorité sur son épouse Edmée : lorsqu’il raconte à son ami Desmond qu’elle a été « dressée » (C, 107), il est décrit à la ligne suivante comme « très occupé de paraître sérieux et blasé » (ibid.).↩︎

  10. Marcelle Biolley-Godino, op. cit., p. 96.↩︎

  11. Ibid.↩︎

  12. Ibid., p. 105.↩︎

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