10ᵗʰ International Women in French Conference (12-14 mai 2022)

Sandrine Bienvenu, Pascale Joubi, Catherine Mavrikakis et Andrea Oberhuber participent à la 10ᵗʰ International Women in French Conference en proposant une session intitulée « Empowerment grâce au care, ou comment dénaturaliser le souci d’autrui et le don de soi en temps de guerre », qui aura lieu le 13 mai de 16h00 à 17h30 (EST).

Sandrine Bienvenu, dans sa communication « Le care infirmier sous le regard masculin dans Un roman civil en 1914 de Lucie Delarue-Mardrus », propose de comprendre les moyens d’empowerment accessibles aux femmes durant les années de guerre, mais aussi de voir s’il est réellement possible, pour les personnages féminins, d’être empowered alors qu’elles sont présentées uniquement à travers un regard masculin. Plus spécifiquement, elle s’intéressera aux tensions que l’on retrouve dans la narration entre la perception du care au masculin et celle du care au féminin, et entre la cure et le care.

Andrea Oberhuber se penchera sur l’éventail des différentes figures de soin et de sollicitude que Renée d’Ulmès fait évoluer au sein de l’institution hospitalière, sur les tensions et les jeux de pouvoir entre elles, « la relationalité » (F. Brugère) que développent certaines infirmières avec les patients, tandis que d’autres se contentent de prodiguer les soins (médicaux) qui s’imposent. Sa communication est intitulée : « Soigner comme effort de guerre : Auprès des blessés de Renée d’Ulmès ».

Pascale Joubi, quant à elle, suivra la trace de Suzanne Noël, l’une des pionnières de la chirurgie esthétique, en analysant la bande dessinée À mains nues (2021) de Leïla Slimani et Clément Oubrerie. Motivée par un besoin de self-care émancipateur, Suzanne Noël se met au service des autres en réparant leurs visages : pendant la Grande Guerre, c’est aux soldats meurtris qu’elle redonne leur humanité ; durant l’après-guerre, elle réoriente sa science vers l’empowerment des femmes en développant et présentant la chirurgie esthétique non pas comme une frivolité féminine, mais comme un moyen d’aider les femmes à prendre soin d’elles-mêmes en misant sur leur capital physique.

Enfin, c’est au Alice B. Toklas Cook Book (1945) que Catherine Mavrikakis s’intéressera dans sa communication « Le livre de recettes comme lieu de soin de l’écriture en devenir. La guerre en France vue par Alice Toklas », en voulant montrer que, dans un genre qui se veut féminin et humble, un livre de récits de care envers les autres (soldats, cuisinières et amis), Toklas ré-invente le récit de guerre, détourne les genres sexuels et littéraires, et joue avec une hybridité propre au modernisme.

L’événement aura lieu en ligne :

  • Consultez le programme complet de l’événement ici.

  • Prenez connaissance du programme de la session organisée par nos membres ainsi que des résumés des communications .

  • Assistez à l’événement en vous y inscrivant.

Clément Oubrerie, À mains nues, tome I, p. 75, détail.

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