« Le 𝑐𝑎𝑟𝑒 (im)possible dans l’œuvre de Nelly Arcan » (Pascale Joubi et Andrea Oberhuber)

Pascale Joubi et Andrea Oberhuber ont participé au numéro de la revue Voix et Images consacré à l’écrivaine Nelly Arcan en proposant une étude sur le care et la relationalité à l’œuvre dans les récits arcaniens.

Le dossier, sous la direction de Catherine Parent et Lori Saint-Martin, est disponible sur Érudit.

Résumé :

La critique littéraire, assez abondante pour ce qui est des deux premiers récits de Nelly Arcan, Putain (2001) et Folle (2004), mais plus variable quant aux autres oeuvres de l’écrivaine (L’enfant dans le miroir, À ciel ouvert, Paradis, clef en main, Burqa de chair), a abordé un certain nombre de questions thématiques, génériques et scripturaires : le corps dans ses rapports à l’abjection, à l’assujettissement du sujet féminin, à l’agentivité « négative », à la chirurgie plastique ; la prostitution ; les stratégies de fictionnalisation de soi ; la réécriture de certains mythes de l’imaginaire occidental, entre autres. Née d’un souhait de renouveler les études arcaniennes, la présente étude se place dans le contexte de l’éthique du care, notamment en ce qui a trait au souci d’autrui basé inextricablement sur le souci de soi (dimension morale du care selon C. Gilligan, F. Brugère, S. Laugier, P. Paperman). Le care, dans plusieurs textes de Nelly Arcan, s’avère à double tranchant : s’il paraît parfois possible sous forme d’échange (prostitutionnel ou amoureux), il paraît impossible en termes de valeur relationnelle, tant l’exigence de former des liens avec l’autre atteint la démesure, tant elle devient insoutenable pour autrui et pour soi.

Précédent
Précédent

« Éthique du particulier et écoute attentive chez Colette » (La Maison Française, New York)

Suivant
Suivant

Congrès de l’Acfas : « Qu’est-ce que soigner veut dire ? » (11 et 12 mai 2023)